Jour 1: 108e Conférence internationale du Travail

Les dirigeants mondiaux s’expriment à la Conférence internationale du Travail du centenaire

Des dizaines de dirigeants mondiaux participent à la Conférence internationale du Travail du centenaire qui marque le centième anniversaire de l’OIT.

Actualité | 10 juin 2019
GENÈVE (OIT Infos) – Les dirigeants mondiaux sont rassemblés à la Conférence internationale du Travail (CIT) du centenaire pour réaffirmer leur engagement envers le principe de justice sociale sur lequel l’OIT fut fondée il y a 100 ans. Cette Conférence, qui est la 108e session de la CIT, se déroule du 10 au 21 juin.

Des chefs d’Etat et de gouvernement et d’autres hauts dignitaires se sont adressés à la plénière lors de la première journée de la Conférence.

Le Président italien, Sergio Mattarella, a déclaré: «De nombreux droits modernes trouvent leur origine dans l’engagement constant de l’OIT en faveur de la dignité des êtres humains où qu’ils travaillent et quel que soit leur métier.»

Le Président du Ghana, Nana Akufo-Addo, a insisté: «Les Etats Membres devraient saisir les innombrables opportunités qui s’offrent à eux pour améliorer la qualité de la vie professionnelle, pour réduire les écarts entre hommes et femmes, pour réparer les dégâts provoqués par le changement climatique et les inégalités dans le monde et, plus important encore, pour partager la charge des responsabilités pour un avenir plus durable qui garantisse que nous ne laissons personne au bord du chemin.»

La Première ministre norvégienne, Erna Solberg, a rappelé: «Depuis 100 ans, l’OIT a été la championne d’une coopération tripartite active, de réglementations internationales contraignantes, de droits pour les travailleurs, de conditions de concurrence équitables et de la justice sociale. Le terme de “travail décent pour tous” a été inventé par l’OIT.»

Le Premier ministre du Népal, K.P. Sharma Oli, a déclaré: «Aujourd’hui, le moment est venu de défendre les idéaux fondateurs de l’OIT et de démontrer qu’ils gardent toute leur pertinence en transmettant la valeur du travail décent, de l’égalité, de la justice sociale et d’un avenir durable.»

Parmi les intervenants, se trouvaient aussi le Président d’Afrique du Sud, Cyril Ramaphosa, et le Premier ministre suédois, Stefan Löfven, qui ont coprésidé la Commission mondiale sur l’avenir du travail. Le rapport de la Commission, Travailler pour bâtir un avenir meilleur, sera débattu tout au long de la Conférence.

«C’est un double honneur de me trouver devant vous aujourd’hui, près de 25 ans après que Nelson Mandela s’est tenu devant cette auguste assemblée – c’était quatre ans avant qu’il devienne le premier Président démocratiquement élu d’Afrique du Sud. L’OIT, comme il vous l’avait demandé, a soutenu notre combat pendant les quatre années qui suivirent… Aujourd’hui, je me tiens à nouveau devant vous, 25 ans plus tard, pour remercier à nouveau l’OIT de nous avoir soutenu dans notre lutte», a déclaré M. Ramaphosa.

«Ce que nous célébrons aujourd’hui, ce n’est pas vraiment une organisation, ni une convention, ni une date. Nous célébrons un mouvement vers l’avant et vers le haut, pour sortir de la souffrance des tranchées de la Première Guerre mondiale, des usines et des champs, de la faim et de la misère… ce mouvement est symbolisé par trois lettres: “OIT”. C’est maintenant un mouvement en marche vers l’avenir», a affirmé M. Löfven.

Le Vice-président de Turquie, Fuat Oktay, a déclaré: «Ce qu’a réussi à accomplir l’OIT pour panser les plaies de deux guerres mondiales, pour faire face aux tensions sociales générées par les difficultés sociales et économiques aux côtés des acteurs concernés, et pour maintenir de bonnes conditions de travail en application du principal fondamental de recherche du consensus par la négociation, jalonne une longue histoire de réussites.»

Le Premier ministre marocain, Saâd-Eddine El Othmani, a déclaré: «Le Maroc, comme les autres pays, est très préoccupé par ces changements rapides et leurs possibles conséquences sur le monde du travail, ainsi que par l’émergence de nouvelles formes de travail… C’est la raison pour laquelle nous nous réjouissons que l’OIT mette l’accent sur ce sujet».

Le Vice-président de Côte d’Ivoire, Daniel Kablan Duncan, a précisé: «Si nous avons de nombreux motifs de satisfaction, qui nous ont permis de donner un visage humain au monde du travail, tout n’est pas parfait, comme c’est le cas pour tous les comportements humains, et nous devons demeurer vigilants pour préserver ce qui a été acquis. C’est pourquoi nous encourageons l’OIT à accélérer ses efforts pour renforcer le contrat social et pour promouvoir le travail décent et durable.»

Des dizaines d’autres dignitaires doivent s’exprimer dans le cadre de la session du centenaire de la CIT. Près de 6 000 délégués – représentant les gouvernements, les travailleurs et les employeurs – vont discuter de la manière d’aborder ces changements transformateurs dans le monde du travail et examiner l’adoption d’un texte historique, la Déclaration du centenaire de l’OIT consacrée à l’avenir du travail. Ils débattront aussi de la violence et du harcèlement dans le monde du travail en vue d’adopter un nouvel instrument international.