Véhicules sur le lieu de travail

Chaque année surviennent des accidents impliquant des véhicules utilisés sur le lieu de travail, dont certains se soldent par des décès.

Les victimes peuvent être assommées, écrasées ou broyées contre des éléments fixes par des véhicules (poids lourds, chariots élévateurs, tracteurs), des installations ou des remorques. Elles peuvent aussi chuter des véhicules – en montant ou en descendant, lorsqu’elles travaillent en hauteur ou lors des opérations de chargement et de déchargement. Des véhicules inadaptés peuvent aussi être dangereux pour l’environnement de travail, en raison des gaz d’échappement qu’ils produisent.

Etude de cas
Un opérateur de chariot élévateur à fourche était en train de conduire son engin dans une cour mal éclairée, où il n’existait pas de voies de circulation réservées aux chariots de manutention et aux véhicules. Au moment où l’opérateur traversait la cour, un gros chariot de manutention a commencé à faire marche arrière dans sa direction.

Le conducteur du chariot de manutention avait contrôlé ses rétroviseurs et, bien que son engin fût équipé d’alarmes de recul, celles-ci n’ont pas détecté le chariot élévateur qui était sur sa trajectoire. Le chariot de manutention a percuté le chariot élévateur, qui s’est renversé sur le côté.

L’opérateur de chariot élévateur, qui n’avait pas attaché sa ceinture de sécurité, s’est retrouvé coincé sous son engin. Il a été déclaré mort sur le coup, malgré les efforts déployés par l’équipe d’intervention d’urgence de l’usine et le service médical d’urgence.

Comment des accidents similaires pourraient-ils être évités?
  • Meilleur éclairage de la cour
  • Voies de circulation réservées
  • Alarmes de recul en bon état de fonctionnement
  • Port de la ceinture de sécurité

Que devrait faire l’employeur?

Réfléchir à un moyen plus simple et plus sûr d’effectuer le travail. L’évaluation des risques doit prendre en considération toutes les activités de transport sur le lieu de travail, comme le chargement et le déchargement. Il serait utile que l’employeur:
  • étudie attentivement tous les déplacements de véhicules et de personnes sur son lieu de travail;
  • représente sur un plan la circulation des véhicules et les mouvements des piétons pour voir où il peut y avoir conflit entre les uns et les autres;
  • cherche des améliorations qui permettront de réduire les points de contact entre piétons et véhicules;
  • garde à l’esprit les tâches moins fréquentes, par exemple le changement de bennes à déchets;
  • veille à ce que des véhicules adaptés soient utilisés dans la zone de travail (éviter les engins à moteur diesel à l’intérieur des bâtiments);
  • n’oublie pas de prendre en considération les chauffeurs-livreurs, qui sont particulièrement vulnérables.
Etude de cas
Un technicien de maintenance travaillant à la construction d’une nouvelle école a pris un raccourci, traversant la route réservée aux véhicules, au lieu d’emprunter le chemin piétonnier.

Comme les travaux de construction étaient presque terminés, il n’a pas été jugé nécessaire de mettre en place des chefs de manœuvre pour guider les véhicules manœuvrant sur le chantier. Il n’y avait ni barrières pour empêcher les piétons de traverser les routes réservées aux véhicules, ni signaux pour avertir des dangers liés aux véhicules en mouvement.

Le technicien de maintenance a été heurté par un camion-benne qui reculait conduit par le conducteur qui ne l’avait pas vu. La victime est morte sur le coup, des suites de multiples lésions.

Comment des accidents similaires pourraient-ils être évités?
  • Si nécessaire, faire appel à des chefs de manœuvre dûment formés, même si le chantier touche à sa fin.
  • Barrières pour séparer les voies de circulation des piétons de celles des véhicules.
  • Signaux pour avertir des dangers liés aux véhicules en mouvement.

Comment l’employeur doit-il procéder ?

Il devrait envisager chacun des aspects suivants:

Sécurité du site

  • Organiser le lieu de travail de sorte que les piétons soient à l’abri des véhicules.
  • Si possible, mettre en place un système de circulation à sens unique.
  • Dans la mesure du possible, prévoir des voies séparées pour les piétons et les véhicules.
  • Eviter les marches arrière autant que possible.
  • Aménager des points de croisement appropriés où piétons et véhicules se rencontrent.
  • Utiliser des panneaux de circulation pour les voies des véhicules, les limitations de vitesse, les passages piétons.
  • Veiller à ce que les zones de travail des personnes et les zones de circulation ou de manœuvre des véhicules soient suffisamment éclairées.
  • Veiller à ce que le revêtement des voies soit solide et régulier.
  • Veiller à aménager des zones sécurisées pour les opérations de chargement et de déchargement.
  • Essayer de prévoir un parking séparé pour les visiteurs, qui ne connaissent pas nécessairement le site.

Sécurité du véhicule

  • Veiller à ce que les véhicules soient compatibles avec l’environnement de travail (par exemple, électriques ou au gaz);
  • S’assurer que les véhicules sont adaptés à l’usage auquel ils sont destinés.
  • Maintenir les véhicules en bon état, en particulier le système de freinage, la direction, les pneus, les éclairages, les rétroviseurs et les systèmes de sécurité spécifiques. S'assurer que les systèmes de sécurité ou les alarmes n'ont pas été désactivés.
  • Lorsque cela est possible, éviter autant que possible d’avoir à monter dans un véhicule, par exemple en prévoyant des écrans de jauge et des commandes accessibles depuis le sol.
  • Réduire les risques de chute lorsque des personnes doivent monter dans un véhicule ou sur une remorque en fournissant, si possible, des échelles adaptées, des passerelles antidérapantes et des garde-corps.
  • Prévoir des aides pour les marches arrière, par exemple les systèmes de télévision en circuit fermé (CCTV), le cas échéant.
  • Installer des structures de protection en cas de renversement et utiliser les ceintures de sécurité, s’il y en a.

Sécurité du conducteur

  • Former les opérateurs de chariots élévateurs à fourche.
  • Réévaluer leur compétences à intervalles réguliers ou à la fréquence prévue par la législation nationale, ou chaque fois qu’un nouvel équipement est fourni ou que de nouveaux risques apparaissent, par exemple lorsque les pratiques de travail changent.
  • Former les conducteurs d’autres types de véhicules conformément aux mêmes normes.
  • Veiller à ce que tous les conducteurs soient supervisés (y compris ceux qui visitent le site).
En savoir plus
  1. Document INRS : La circulation en entreprise. Santé et sécurité : démarche, méthodes et connaissances techniques
  2. Document IRNS : Conception de l'organisation des circulations et des flux dans l'entreprise. Préconisations pour la prévention des risques professionnels
  3. Napo dans... Circulez, y’a tout à voir !