Mission du BIT aux îles Fidji interrompue

Une mission de contacts directs du BIT sur la liberté syndicale a été obligée de quitter Fidji sans avoir accompli son mandat.

Communiqué de presse | 19 septembre 2012

Une mission de contacts directs du BIT sur la liberté syndicale, mandatée par le Conseil d’administration de l’OIT, a été obligée de quitter Fidji sans avoir accompli son mandat.

Ce départ inattendu et précipité de la mission intervient à la demande du Bureau du Premier ministre.

La mission s’est rendue aux Fidji à l'invitation du gouvernement compte tenu de diverses plaintes formulées par les organisations syndicales. Elle a débuté son programme le lundi 17 Septembre 2012, sur la base de termes de référence convenus avec le gouvernement incluant une liste, également convenue, de hauts fonctionnaires et de représentants des organisations d'employeurs et des centrales syndicales nationales. Lors de la première réunion, avec le ministre du Travail, des relations professionnelles et de l'emploi, il a été demandé à la mission de renoncer à ses prochaines réunions jusqu'à nouvel ordre.

Le même soir, le Bureau du Premier ministre a présenté à la mission des termes de référence entièrement nouveaux en faisant valoir que, malheureusement, en raison d’une mauvaise communication entre les ministères respectifs des Fidji, les termes de référence communiqués par le ministère du Travail ne reflétaient pas l’objectif exact d’une telle visite. Les termes qui avaient été révisés de manière substantielle ont été présentés comme une condition sine qua non pour la poursuite de la mission. Cela n’était pas acceptable.

La mission du BIT a été mandatée par le Comité de la liberté syndicale du Conseil d’administration et par la Résolution sur les Fidji adoptée à l'unanimité par la Réunion régionale de l'Asie et du Pacifique de Décembre 2011. Les nouveaux termes de référence proposés présentent le point de vue du gouvernement qui cherche à les confirmer et remet en cause les conclusions et principes énoncés par le comité de la liberté syndicale de composition tripartite pour le compte duquel la mission agissait. En tant que tels, ces nouveaux termes ont été considérés comme s’écartant de manière inacceptable, importante et grave de l'objet et du but de la mission. Les efforts déployés par la mission pour parvenir à un accord sur la voie à suivre n’ont pas abouti.

Compte tenu de ce qui précède, le Gouvernement a demandé à la mission de quitter le pays rapidement de sorte qu'une nouvelle visite, qui tiendrait compte des termes de référence qu’il propose, puisse être envisagée.

Juan Somavia, le Directeur général du BIT, a fermement condamné la décision unilatérale du gouvernement qui met davantage en lumière la situation critique de la liberté syndicale aux Fidji et consolide la solidarité internationale avec le Congrès des syndicats des Fidji (FTUC), le Conseil des syndicats des îles Fidji (FICTU) et l’Association des enseignants des Fidji (FTA). Comme toujours, je demande au gouvernement de reconsidérer sa position et de continuer de collaborer avec le BIT sur ces questions importantes pour la communauté internationale.