Convention sur les travailleuses et travailleurs domestiques

Le Mexique ratifie la convention (n° 189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques

Le Mexique s’engage à agir en faveur du travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques. La Secrétaire au travail et à la prévoyance sociale et la Sous-secrétaire aux affaires multilatérales et aux droits de l’homme de la Chancellerie mexicaine ont participé à la cérémonie virtuelle.

Actualité | 6 juillet 2020
Le 3 juillet, le gouvernement mexicain a remis l’instrument formel de ratification de la convention (n° 189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques, 2011, au Directeur général du BIT.

Le Mexique devient ainsi le trentième État Membre de l’OIT et le dix-septième État membre de la région des Amériques à ratifier la convention n° 189. Il a désormais ratifié 81 conventions internationales du travail.

L’OIT estime que le monde compte 67 millions de travailleurs domestiques. Dans de nombreux pays, ces travailleurs sont exclus des protections prévues par la législation nationale du travail, ainsi que de l’accès à la sécurité sociale et aux services de santé, y compris à la protection de la maternité.

La convention n° 189 dispose expressément que le travail domestique désigne un travail et que les États doivent accorder aux travailleuses et aux travailleurs domestiques les mêmes droits que ceux dont jouissent les autres travailleurs.

On estime que le Mexique compte environ 2,3 millions de travailleurs domestiques. La plupart d’entre eux sont des femmes, souvent en situation de vulnérabilité, autochtones ou originaires de zone rurale. En outre, la majorité des travailleuses et des travailleurs domestiques (plus de 97 %) travaillent dans des conditions d’informalité.

La ratification de la convention n° 189 vient couronner une série de mesures prises au Mexique, ces dernières années, pour faire reconnaître le travail domestique et le rendre visible, tout en agissant en faveur du travail décent pour les travailleuses et travailleurs domestiques. À titre d’exemple, en 2019, le Secrétariat au travail et à la prévoyance sociale (STPS) et l’Institut mexicain de l’assurance sociale (IMSS) ont lancé un programme visant à intégrer ces travailleurs à la sécurité sociale.

Au cours d’une cérémonie virtuelle de remise de l’instrument formel de ratification, la Secrétaire mexicaine au travail et à la prévoyance sociale, Mme Luisa María Alcalde, a déclaré ce qui suit :

« La ratification ne constitue pas une fin en soi mais le début d’un travail conjoint entre le gouvernement, les employeurs et, bien entendu, les travailleuses. Je tiens à saluer le rôle du groupe de travailleuses et de la société civile, indispensables à ce processus. » « Nous ne baisserons pas la garde. Nous devons continuer à promouvoir et à défendre ces droits. Le Secrétariat au travail et à la prévoyance sociale réaffirme son engagement à continuer de favoriser l’emploi décent. Et nous savons que nous pouvons compter sur l’Organisation internationale du Travail pour honorer cet engagement. »

La Sous-secrétaire aux affaires multilatérales et aux droits de l’homme de la Chancellerie mexicaine a quant à elle dit qu’en ratifiant « la convention n° 189, le Mexique affirmait son engagement en faveur des normes de l’OIT et du multilatéralisme et qu’il témoignait de la relance de sa politique extérieure en matière de droits de l’homme et de sa nouvelle politique extérieure féministe. » « Par cette ratification, l’État mexicain affirme son engagement à solder sa dette en prenant des mesures en faveur de ces femmes et de ces filles, pour la plupart migrantes ou autochtones, et en situation de vulnérabilité. Leur contribution à l’économie mexicaine et au bien-être des familles et de l’ensemble de la société est fondamentale et enfin reconnue. »

Au moment de recevoir virtuellement l’instrument de ratification, le Directeur général du BIT, M. Guy Ryder, a déclaré ce qui suit :

« La convention n° 189 a pour objectif d’améliorer les conditions de vie et de travail des millions de travailleuses et de travailleurs domestiques du monde, en leur garantissant un travail décent qui leur apporte des protections équivalentes à celles des autres travailleurs. Les travailleurs domestiques font partie des travailleurs les plus précaires et les moins bien rémunérés. En outre, ils travaillent généralement dans l’informalité, ce qui les prive des droits fondamentaux dont jouissent les travailleurs d’autres secteurs, par exemple des droits à une durée du travail maximale par jour, au repos, à un salaire minimum leur permettant de vivre et à l’accès à la protection sociale, y compris la protection de la maternité. En décidant de ratifier la convention n° 189, le Mexique confirme qu’il tient à étendre les droits de base à l’ensemble de ses travailleuses et travailleurs et qu’il renforce les mesures prises au niveau national. »

Le Directeur général a ajouté qu’il était escompté que, « compte tenu de l’importance du Mexique dans la région des Amériques ainsi qu’à l’échelle internationale, la ratification de la convention n° 189 inciterait d’autres pays à rejoindre le nombre croissant d’États qui prenaient des mesures efficaces pour protéger les droits des travailleuses et des travailleurs domestiques afin de garantir que ceux-ci puissent jouir d’un travail décent et digne ».