COVID-19 et le secteur maritime

L’OIT salue l’accord sur les droits des gens de mer en période de COVID-19

Avec des centaines de milliers de marins bloqués en mer en raison de la pandémie, un nouvel accord international les reconnaît comme des travailleurs essentiels qui doivent être protégés.

Actualité | 9 juillet 2020
© ILO
GENÈVE (OIT Infos) – L’Organisation internationale du Travail a exprimé son soutien aux nouvelles mesures internationales visant à protéger les droits des marins bloqués en mer à cause de la crise du COVID-19.

Elle salue une déclaration commune signée par plus d’une dizaine de pays qui confère aux gens de mer des droits renforcés en tant que travailleurs essentiels. Les nouvelles mesures, qui bénéficient aussi du soutien d’autres institutions des Nations Unies et organisations internationales, permettent aux gens de mer d’être rapatriés et de se déplacer plus librement pendant la pandémie.

«Je salue les efforts coordonnés des partenaires sociaux et de la communauté internationale en vue de répondre à la crise créée par la pandémie de COVID-19 dans le secteur maritime et j’appelle tous les Etats Membres à faciliter la mise en œuvre de cette déclaration commune», a déclaré le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

La déclaration commune a été signée au cours d’un Sommet maritime international virtuel, organisé par le gouvernement du Royaume-Uni, qui a discuté de la crise mondiale des relèves d’équipage qui a laissé plus de 200 000 marins bloqués en mer en raison de la pandémie de COVID-19.

Je salue les efforts coordonnés des partenaires sociaux et de la communauté internationale en vue de répondre à la crise créée par la pandémie de COVID-19 dans le secteur maritime et j’appelle tous les Etats Membres à faciliter la mise en œuvre de cette déclaration commune.»

Guy Ryder, Directeur général de l’OIT
Certains marins ont été confinés sur leur navire pendant des mois en raison des restrictions de voyage au niveau international et des mesures prises pour contenir la propagation du virus.

L’accord entraînera l’ouverture des frontières aux marins et l’augmentation du nombre de vols commerciaux, ce qui va accélérer les efforts de rapatriement.

Les gens de mer figurent parmi les personnes les plus durement touchées par les retombées de la pandémie, selon Corinne Vargha, Directrice du Département des normes internationales du travail de l’OIT.

Alors qu’ils rendent un service essentiel à la société, les marins sont exposés à des risques pour leur sécurité et leur santé et, plus encore désormais, à un épuisement physique et mental, en raison de leur incapacité à rentrer chez eux ou à rejoindre leur navire à cause des mesures prises pour arrêter la propagation du virus.

«C’est pourquoi l’OIT remercie le Secrétaire d’Etat britannique aux transports, Grant Shapps, et la Ministre de l’Aviation, de la Marine et de la Sécurité, Kelly Tolhurst, pour cette initiative qui arrive à point nommé et qui donne à l’OIT l’occasion de faire connaître son point de vue sur la voie à suivre.»

L’OIT a exhorté les gouvernements à reconnaître les marins comme des «travailleurs essentiels» qui assurent le flux des échanges commerciaux et la circulation des fournitures médicales vitales, des équipements de sécurité, des denrées alimentaires et autres biens essentiels pendant la pandémie.

S’appuyant sur les orientations de la Convention du travail maritime, 2006, l’OIT travaille avec ses partenaires sociaux – gouvernements, organisations d’employeurs et de travailleurs – ainsi qu’avec plusieurs organismes internationaux pour résoudre le problème. Sont parties prenantes la Fédération internationale des ouvriers du transport (ITF), la Chambre internationale de la marine marchande (ICS), l’Organisation maritime internationale (OMI), l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), l’Union européenne et divers gouvernements.

«L’OIT exprime son soutien à la déclaration commune, qui contient des engagements utiles, pratiques et opportuns en faveur d’actions qui contribueront à résoudre ce problème urgent et à accélérer la relève des équipages», a ajouté Mme Vargha. «Nous sommes déterminés à aider nos mandants pour régler la question de la relève des équipages, y compris par la mise en œuvre de cette initiative.»