Convention sur la violence et le harcèlement

L’Uruguay devient le premier pays à ratifier la convention de l’OIT sur la violence et le harcèlement

L’importante convention n° 190 sur la violence et le harcèlement dans le monde du travail enregistre sa première ratification, ce qui constitue un pas significatif vers son entrée en vigueur.

Actualité | 12 juin 2020
GENÈVE (OIT Infos) – Un an après son adoption par la Conférence internationale du Travail, l’Uruguay est devenu le premier pays à ratifier la Convention (n° 190) de l’OIT sur la violence et le harcèlement, 2019.

Lors d’une cérémonie virtuelle, Ricardo González Arenas, Ambassadeur et Représentant permanent de l’Uruguay auprès de l’Organisation des Nations unies à Genève, a déposé l’instrument de ratification auprès du Directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

Cette première ratification représente un pas important puisque désormais seules deux autres ratifications sont nécessaires pour que la convention n° 190 entre en vigueur.

«L’Uruguay estime que le caractère multisectoriel de la convention n° 190 en fait un outil très utile afin d’améliorer le cadre des relations juridiques et sociales qui existe déjà dans notre pays», a déclaré Ricardo González Arenas. «Ces outils correspondent aux défis posés par l’avenir du travail, qui sont liés à la mobilité croissante des travailleurs, à la diversification des contrats de travail et à l’impact des nouvelles technologies de l’information et de la communication. S’adapter aux dynamiques les plus modernes de nos sociétés, pour lesquelles des facteurs comme la compétitivité, l’innovation, la formation permanente et l’efficacité se révèlent incontestablement primordiaux, nécessite des instruments complémentaires afin de nous assurer que les travailleurs soient bien protégés et que leurs droits soient respectés.»

La convention n° 190 est le premier traité international visant à lutter contre la violence et le harcèlement dans le monde du travail.

Tout comme la recommandation n° 206, elle fournit un cadre d’action commun, constitue une occasion unique de construire un avenir du travail basé sur la dignité et le respect, et souligne le droit de chacun à un monde sans violence et sans harcèlement. Elle inclut la première définition internationale de la violence et du harcèlement dans le monde du travail, y compris la violence fondée sur le genre.

L’Uruguay estime que le caractère multisectoriel de la convention n° 190 en fait un outil très utile afin d’améliorer le cadre des relations juridiques et sociales qui existe déjà dans notre pays. Ces outils correspondent aux défis posés par l’avenir du travail.»

Ricardo González Arenas, Ambassadeur et Représentant permanent de l’Uruguay auprès de l’Organisation des Nations unies à Genève
La convention s’applique aussi bien au secteur public qu’au secteur privé, dans l’économie formelle comme dans l’économie informelle, dans les régions urbaines comme dans les régions rurales. Elle protège l’ensemble des individus au sein du monde du travail, quel que soit le statut de leur contrat.

En consultation avec les organisations représentatives des employeurs et des travailleurs, la convention exige également des Etats membres qui la ratifient d’adopter une approche inclusive, intégrée et tenant compte des questions de genre afin de prévenir et d’éliminer la violence et le harcèlement par la prévention, une série de mesures et des recours en matière de protection et d’application, ainsi que par l’information, la formation et la prise de conscience.

Elle reconnaît également les fonctions et les rôles différents et complémentaires des gouvernements, des employeurs et des travailleurs ainsi que de leurs organisations respectives, prenant en compte la nature variée ainsi que l’étendue de leurs responsabilités. La convention et la recommandation réaffirment également le rôle normatif déterminant de l’OIT. Ils constituent la preuve évidente à long terme de la valeur et de la force du dialogue social et du tripartisme, qui seront essentiels pour que ces textes soient appliqués au niveau national.

Ricardo González Arenas a fait référence à «une tradition qui existe de longue date en Uruguay et à un engagement appuyé envers le système multilatéral et, en particulier, envers l’OIT». Il a qualifié l’OIT d’organisation normative tripartite qui aide les différents pays à améliorer les conditions de vie de leurs citoyens et à aboutir à un dialogue social équilibré au sein duquel les intérêts de l’ensemble des partenaires sociaux sont dûment protégés.

Plus que jamais, le cadre fourni par la convention n° 190 est d’une très grande importance durant la pandémie actuelle de COVID-19. La convention n° 190 a un rôle déterminant à jouer pour définir une réponse centrée sur l’humain et une relance économique qui s’attaque aux injustices et nous aide à bâtir une meilleure normalité, sans violence ni harcèlement.»

Guy Ryder, Directeur général de l'OIT
«Pour toutes ces raisons, le 17 décembre 2019, le parlement national a approuvé l’instrument et, par le vote de la loi 19.849 ainsi que par le dépôt de l’instrument de ratification, l’Uruguay devient le premier pays à ratifier cette convention», a-t-il-ajouté.

De son côté, le Directeur général de l’OIT, Guy Ryder, a remercié le Président uruguayen Luis Lacalle Pou pour la ratification de son pays. «Plus que jamais, le cadre fourni par la convention n° 190 est d’une très grande importance durant la pandémie actuelle de COVID-19. En effet, depuis le début de la pandémie, on a fait état dans beaucoup de pays de nombreux cas de violence et de harcèlement liés au travail», souligne Guy Ryder. «La convention n° 190 a un rôle déterminant à jouer pour définir une réponse centrée sur l’humain et une relance économique qui s’attaque aux injustices et nous aide à bâtir une meilleure normalité, sans violence ni harcèlement. Cette ratification est également le reflet de l’engagement de longue date de l’Uruguay en faveur du mandat de l’OIT, ainsi que de son intention de clarifier le fait que la violence et le harcèlement au sein du monde du travail ne sont pas acceptables. On peut espérer que d’autres pays suivent cet exemple.»

L’Uruguay avait également été le premier pays à ratifier la Convention (n° 189) sur les travailleuses et travailleurs domestiques, 2011, qui était également la dernière convention de l’OIT adoptée avant la convention n° 190.