Journée internationale des coopératives

Un avenir du travail basé sur la production et l’emploi durables

Simel Esim, Cheffe de l’Unité des coopératives de l’OIT, explique comment les coopératives contribuent à la consommation et à la production durables.

Editorial | 6 juillet 2018
Tous les ans, le premier samedi de juillet, la communauté internationale célèbre la Journée internationale des coopératives. Cette année, le thème – La consommation et la production durables de biens est services – coïncide parfaitement avec l’action menée par l’OIT en faveur d’un avenir du travail basé sur des modèles d’emploi et de production durables.

Simel Esim
En tant que Cheffe de l’Unité des coopératives de l’OIT, j’ai personnellement été témoin des effets positifs de l’engagement des coopératives en faveur d’une consommation et d’une production durables.

Dans le nord du Sri Lanka, par exemple, après des années de guerre civile, j’ai vu comment les coopératives contribuaient à renforcer la résilience des communautés locales.

Une évaluation rapide effectuée au début du projet de l’OIT d’Autonomisation locale via le développement économique (LEED en anglais) indiquait que les coopératives étaient les seules structures «stables» présentes dans le nord du Sri Lanka avant, pendant et après le conflit. Depuis 2010, le projet soutient les coopératives dans les domaines de l’agriculture et de la pêche en garantissant la certification «commerce équitable» de leurs produits et en les aidant à établir des liens commerciaux.

J’ai aussi entendu des histoires édifiantes d’autres régions du monde sur la façon dont les coopératives s’étaient associées pour contribuer à la consommation et à la production durables et au travail décent – souvent dans le cadre d’échanges commerciaux entre coopératives.

Certains de ces récits ont été partagés lors d’une récente réunion des mouvements coopératifs et de commerce éthique à Genève.

Nous avons découvert comment le café des coopératives de production kényanes avait fait son chemin jusque sur les rayons de la Coop Danemark et comment les ananas bio d’une jeune coopérative togolaise étaient vendus dans des coopératives de vente au détail dans toute l’Italie. Nous avons appris de quelle manière les coopératives de consommateurs d’Asie de l’Est avaient développé des produits bio portant un écolabel, tout en sensibilisant leurs membres aux conditions de travail des producteurs et des travailleurs, ainsi qu’à la réduction des déchets alimentaires et de la consommation de plastique. Nous avons également partagé l’expérience de l’OIT dans le soutien aux mandants sur le terrain.

Le consensus auquel la réunion a abouti portait sur l’idée que le commerce entre coopératives peut contribuer à abaisser les coûts commerciaux tout en garantissant des prix plus justes et de meilleurs revenus aux membres des coopératives et à leurs communautés. Les opportunités sont non seulement présentes dans les chaînes d’approvisionnement de l’agriculture mais aussi dans celles du prêt-à-porter et dans d’autres secteurs.

Aux deux extrémités de la chaîne d’approvisionnement, les coopératives s’unissent pour raccourcir les chaînes de valeur, améliorer la traçabilité des produits et adopter des pratiques respectueuses de l’environnement. A l’OIT, nous collaborons avec nos mandants pour améliorer l’empreinte sociale et environnementale des coopératives dans le monde.

Alors que l’OIT continue de promouvoir un avenir du travail basé sur des modèles de production et d’emploi durables, notre priorité au cours des prochaines années sera de faciliter le développement des liens entre les mandants de l’OIT et les coopératives. L’objectif est d’encourager une action commune en faveur de pratiques de production et de consommation responsables, du développement des économies verte et circulaire et de la promotion du travail décent dans l’ensemble des chaînes d’approvisionnement.

Par Simel Esim, Cheffe de l’Unité des coopératives de l’OIT