L’Uruguay est le premier pays à ratifier la convention de l’OIT sur le travail domestique, un an après son adoption

L’Uruguay devient le premier pays à ratifier la convention de l’OIT sur les travailleurs domestiques. Ce traité international a pour but d’améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs domestiques dans le monde face à d’immenses déficits de travail décent.

Actualité | 14 juin 2012
GENÈVE (Nouvelles de l’OIT) – L’Uruguay est devenu le premier pays à ratifier la convention que l’OIT avait adoptée l’an dernier et qui visait à placer des dizaines de millions de travailleurs domestiques sous la juridiction des normes du travail.

Ce pays d’Amérique du Sud a présenté sa ratification de la convention sur les travailleurs domestiques, 2011 lors de la Conférence internationale du Travail qui s’est tenue à Genève du 30 mai au 14 juin 2012.

«Le processus de ratification de la convention a démarré: cette première étape ouvre la voie», a déclaré le Directeur général de l'OIT, Juan Somavia.

La convention, adoptée par la CIT en 2011, est un ensemble de normes internationales destinées à améliorer les conditions de travail des travailleurs domestiques face à ce que l’OIT décrit comme d’énormes déficits de travail décent.

Pour plus de 56 pour cent des travailleurs domestiques dans le monde, aucune législation ne fixe de limite à la durée hebdomadaire de leur travail. Environ 45 pour cent ne sont même pas autorisés à un simple jour de congé par semaine et 36 pour cent des travailleuses domestiques n’ont aucun droit légalement reconnu à un congé maternité.

La convention établit que les travailleurs domestiques doivent bénéficier des mêmes droits fondamentaux au travail que les autres travailleurs, y compris une durée raisonnable du travail, un repos hebdomadaire, la liberté syndicale et le droit de négociation collective.

Elle «constitue un engagement international d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie et de travail d’une très importante composante de la main-d’œuvre qui, de tout temps, a été exclue, soit totalement soit en partie, de la protection du droit du travail», a déclaré Manuela Tomei, Directrice du Programme Conditions d’emploi et de travail de l'OIT.

Elizabeth Tang, du Réseau international des travailleurs domestiques, a déclaré que les gouvernements avaient commencé à remanier leur législation pour la mettre en conformité avec la convention. «Cela va avoir un impact réel, faire évoluer de manière positive la vie des travailleurs domestiques.»

«Les travailleurs domestiques commencent à sentir eux-mêmes qu’ils comptent, qu’ils sont considérés comme de vrais travailleurs», a-t-elle ajouté.

L’OIT estime à au moins 53 millions le nombre des travailleurs domestiques dans le monde, mais ce chiffre pourrait avoisiner le double dans la mesure où ce type de travail est souvent dissimulé et illégal. Dans les pays en développement, les travailleurs domestiques représentent au moins de 4 à 12 pour cent de l’emploi salarié. Environ 83 pour cent des travailleurs domestiques sont des femmes et des jeunes filles, pour la plupart immigrées.

Il est nécessaire qu’un deuxième pays ratifie la convention pour qu’elle entre en vigueur.