L’OIT rend compte de la situation en matière de principes et droits fondamentaux au travail à travers le monde

L’OIT a publié un rapport sur la situation mondiale relative aux principes et droits fondamentaux au travail – liberté d’association et négociation collective, travail forcé et travail des enfants, et discrimination.

Actualité | 25 mai 2012
GENÈVE (Nouvelles de l’OIT) – L’OIT a publié un rapport sur la situation mondiale relative aux principes et droits fondamentaux au travail – liberté d’association et négociation collective, travail forcé et travail des enfants, et discrimination.

Intitulé Principes et droits fondamentaux au travail: traduire l’engagement en action, le rapport sera discuté lors de la 101e Conférence internationale du Travail qui doit se tenir du 30 mai au 15 juin 2012 à Genève.

Il s’agit du premier rapport sur ces principes fondamentaux établi en vertu du suivi de la Déclaration de l’OIT sur la justice sociale pour une mondialisation équitable de 2008; il souligne la signification particulière que revêtent ces droits pour maintenir le lien entre progrès social et croissance économique.

Quelques chiffres

  • Environ 90 pour cent des 184 Etats Membres ont ratifié les huit conventions fondamentales
  • Plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays qui n’ont pas encore ratifié les conventions de l’OIT sur la liberté syndicale et la négociation collective
«Le rapport étudie la réalité du monde du travail dans toute sa complexité, s’efforce d’en identifier les principaux défis et atouts et, surtout, de déterminer ce que l’OIT, aux côtés de ses Etats Membres et des partenaires sociaux, devrait entreprendre pour les surmonter», a déclaré Guy Ryder, Directeur exécutif du Secteur des Normes et principes et droits fondamentaux au travail de l’OIT.

Le rapport rappelle que le respect des principes et droits fondamentaux au travail est largement reconnu comme indispensable à une mondialisation durable et équitable et, en tant que pilier de l’Agenda de l’OIT pour le travail décent, comme une condition préalable de la justice sociale pour tous. Le rapport relève que plus de la moitié de la population mondiale vit dans des pays qui n’ont pas encore ratifié les conventions de l’OIT sur la liberté syndicale et la négociation collective, même si environ 90 pour cent des 184 Etats Membres ont ratifié les huit conventions fondamentales.

«Ce qui ne veut pas dire que 90 pour cent de notre mission soient accomplis», ajoute M. Ryder. «La ratification ne s’accompagne pas toujours du respect des droits, et la non-ratification ne signifie pas nécessairement qu’on ne les respecte pas.»

Le rapport met en exergue la situation particulière de celles et ceux qui travaillent dans l’économie informelle – qui constituent jusqu’à 90 pour cent de la main-d’œuvre dans de nombreux pays en développement – et d’autres catégories qui sont confrontées à des difficultés spécifiques pour exercer leurs droits.

Dans le rapport, les moyens d’action dont dispose l’OIT font l’objet d’un examen critique détaillé en vue de maximiser leur impact. Sont également identifiés de nouveaux domaines d’activité, souvent en dehors de l’OIT, notamment l’inclusion de dispositions relatives au travail dans les accords commerciaux et les initiatives volontaires privées.

«Ce rapport vise à faire avancer l’engagement universel envers les principes et droits fondamentaux au travail pour agir plus efficacement en vue de leur réalisation», précise M. Ryder. «Plus que jamais en période de crise, quand les conditions de travail sont mises à rude épreuve dans de nombreux pays, il est très important de garder le cap en garantissant que les droits au travail ne sont pas affaiblis et de poursuivre sur la voie de leur réalisation universelle.»

La Conférence va également discuter de l’Etude d’ensemble, réalisée par la Commission d’experts pour l’application des conventions et recommandations, qui examine pour la première fois les problèmes et les succès rencontrés dans la mise en œuvre des huit conventions fondamentales de l’OIT. Il s’agit des conventions n° 87 et n° 98 sur la liberté syndicale et la négociation collective, les conventions n° 29 et n°105 sur le travail forcé, les conventions n° 100 et n°111 sur les discriminations, et les conventions n° 138 et n°182 sur le travail des enfants. La discussion sur l’étude d’ensemble servira de base à la discussion du rapport sur les principes et les droits fondamentaux au travail, en portant une attention particulière à l’avantage comparatif unique de l’OIT, ses normes internationales du travail.