LES PÊCHEURS SÉNÉGALAIS LANCENT LEUR PROPRE FILET DE PROTECTION SOCIALE

Date de parution: 20 décembre 2005 |

Dans les pays d'Afrique occidentale, les pêcheurs sont exposés à de multiples risques et, de fait, sont victimes de nombreux accidents du travail. Pourtant, jusqu'à une date récente, rares étaient ceux qui bénéficiaient d'une couverture médicale. C'est pourquoi les pêcheurs sénégalais ont décidé de mettre sur pied leur propre système de protection sociale en créant des régimes de microassurance au niveau communautaire. Cette initiative est d'ailleurs imitée par d'autres catégories de travailleurs, comme l'explique ce reportage de la Télévision de l’OIT.

Voici le village de pêcheurs de Hann, au Sénégal, sur la côte atlantique de l'Afrique occidentale. Chaque fois que les hommes rentrent au port avec la pêche, ils courent des risques, et pas seulement en haute mer. Et pendant qu'ils pêchent, leurs familles doivent se débrouiller toutes seules. Souvent, elles travaillent aussi pour l'industrie de la pêche, car c'est la principale source de revenu dans ces pays pauvres. Mais ces emplois ne sont pas sans risque, même sur la place du marché.

Ce porteur explique que son travail aussi comporte des risques : les paniers sont trop lourds et il a mal au dos, mais il ne peut pas en faire moins, car il est payé au panier.

Avec l'aide de l'Organisation internationale du Travail, l'OIT, les pêcheurs se sont associés pour créer leur propre système d'assurance maladie, soutenu par la fédération nationale de la pêche. Ils sont couverts par un régime local de micro-assurance aux cotisations modestes. Grâce à son Programme “Stratégies et Techniques contre l'Exclusion sociale et la Pauvreté”, ou STEP, l'OIT a contribué à la création d'un réseau régional qui regroupe les régimes d'assurance maladie de type communautaire de 11 pays différents.

Assane Diop, Directeur de l'Unité “Protection sociale” du BIT

Le Programme STEP de l'OIT constitue un élément fondamental sur le plan de la recherche et de la réalisation de projets concrets. Ainsi, grâce à ce programme, l'OIT est actuellement associée à tous ces régimes de microassurance dans les pays en développement. Et elle participe non seulement à leur création, mais aussi à leur consolidation.

Tocsik Lyrics, rappeur

Quand un musicien tombe malade, qui s'occupe de lui ? Certainement pas ses fans, puisque le plus souvent ils ne savent même pas qu'il est malade. Voilà pourquoi nous autres, les musiciens, devons créer notre propre régime de micro assurance maladie.

Et la création de ces régimes de type associatif constitue un pas en avant vers l'objectif de la protection sociale pour tous.