Le Projet Fonds Vision Zéro (VZF) contribue à l’atelier national des plateformes de l’économie informelle en vue de soutenir la transition vers l’économie formelle à Madagascar

Article | 25 janvier 2022
Les données de l’Enquête Nationale sur l’Emploi et le Secteur Informel de 2012 (ENEMPSI, 2012) montrent que l’économie informelle représente 95,1% de l’emploi (93,7% parmi les hommes en emploi et 96,5% parmi les femmes) à Madagascar. De graves déficits de travail décent y sont enregistrés et se caractérisent par une absence d’identité juridique, de mauvaises conditions de travail, la non-adhésion aux systèmes de protection sociale, l’incidence des accidents et maladies liés au travail et une liberté d’association limitée, une fragilité de ses activités due à l’impact de Covid-19.

En ligne avec la Recommandation 204 de l‘OIT sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle (2015), l’OIT a appuyé la démarche au niveau du pays pour la formalisation de l’économie informelle. De 2015 à 2019, en collaboration avec le Ministère en charge du travail et Entreprendre à Madagascar, le pays a ainsi mis en place 14 plateformes de l’économie informelle dont une (01) au niveau nationale (SOAVA) et 13 dans les régions (Sava, Sofia, Menabe, Vatovavy Fito Vinany, Anosy, Diana, Atsinanana, Haute Matsiatra, Atsimo Andrefana, Analamanga, Boeni, Vakinankaratra) ainsi que dans les districts (Fandriana, Ambositra, Betafo, Ambatolampy et Marovoay. Cette dernière action a été appuyée par le Ministère du Travail, de l’Emploi, de la Fonction Publique et des Lois Sociales représenté par la Direction de la Sécurité Sociale des Travailleurs (DSST). De 2019 en 2021, les plateformes ont été associées aux activités des projets de coopération de développement et des débats sur les problématiques de travail à Madagascar.

Du 7 au 10 décembre 2021, le Ministère en charge du travail a organisé avec l’appui de l’OIT, un atelier national des plateformes de l’économie informelle. L’activité avait a pour objectif principal d’évaluer les interventions menées au bénéfice des plateformes de l’économie informelle en vue de soutenir la transition progressive de l’économie informelle vers l’économie formelle à Madagascar. Pendant quatre (04) jours, l’atelier a regroupé une soixantaine de participants issus des plateformes de l’économie informelle, des Ministères en charge respectivement du travail, de l’industrialisation, et de la santé publique, de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS), des services médicaux du travail (SMT), de la Conférence des Travailleurs de Madagascar (CTM), de l’OIT, du PNUD, de Entreprendre à Madagascar ainsi que de la presse/RJSET.

Au cours de la cérémonie d’ouverture de l’atelier, Dr Coffi Agossou, Représentant Résident de l’OIT et Directeur du Bureau de Pays à Madagascar a, insisté sur la nécessité d’amorcer la formalisation de l’économie informelle par l’approche sociale à Madagascar suivant la recommandation 204. M. RANDRIAMAROMISANARIVO Fidelis, Président de la plateforme nationale de l’économie informelle a quant à lui, remercié le projet Fonds Vision Zéro (VZF) qui a intégré les plateformes de l’économie informelle dans les activités de renforcement des capacités en matière de sécurité et santé au travail (SST). Il a ainsi indiqué que les formations reçues ont contribué à combler les déficits en termes de connaissances et de compétences pour les travailleurs qui au quotidien, font face à de nombreux problèmes de sécurité et de santé liés à leurs activités (mal de dos, déformation physique, handicaps, etc.). En ouvrant officiellement l’atelier, M. Jerson Razafimanantsoa, Secrétaire Général du Ministère en charge du travail a rappelé que la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle à Madagascar est un enjeu majeur pour assurer la promotion effective du travail décent et un développement économique durable. Il a également insisté sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail et de vie des travailleurs afin de garantir leur accès à des emplois productifs et décents.

Au cours de l’atelier, le Chef du Projet VZF et l’Administratrice nationale de projet spécialisée en sécurité et santé au travail dans la construction ont présenté l’expérience de l’OIT en matière de promotion de la Sécurité et de la Santé pour Tous les travailleurs. L’origine du VZF, les enjeux en matière de sécurité et santé au travail ainsi que les réalisations à Madagascar y compris au bénéfice des travailleurs de l’économie informelle ont entre autres été présentés. L’atelier a également permis de consulter les membres des plateformes de l’économie informelle et les autres entités représentées (CNaPS, SMT, etc.) pour l’élaboration d’une stratégie d’accès des travailleurs informels et saisonniers aux services de santé au travail à Madagascar.

L’atelier des plateformes de l’économie informelle a permis l’adoption d’un plan de travail 2022 qui est centré sur la transition progressive des plateformes de l’économie informelle vers l’économie formelle. L’un des résultats attendus est le renforcement de l’accès des travailleurs de l’économie informelle aux interventions/initiatives en matière de SST à Madagascar. A cet effet, le Président de la plateforme nationale a sollicité l’appui de l’OIT à travers le projet VZF en rappelant que « les travailleurs de l’économie informelle devraient avoir le droit permanent à des conditions de travail sûres et saines ».

L’atelier a également permis aux plateformes d’organiser leur assemblée générale. L’une des résolutions majeures est l’enregistrement de quatre (04) nouvelles plateformes régionales. Madagascar compte ainsi 18 plateformes de l’économie informelle dont 17 au niveau des régions et 01 à l’échelle nationale.

Cette activité contribue à la mise en œuvre de la Déclaration du centenaire de l’OIT pour l’Avenir du travail et la Déclaration d’Abidjan adoptées en 2019, le Programme phare Sécurité + Santé pour Tous de l’OIT, le Plan-Cadre de coopération des Nations Unies pour le Développement Durable (2021-2023), le Plan Emergence Madagascar (2019 – 2023, Velirano 6) et le Programme pays pour le travail décent (2021 – 2023).