« 100 ANS – 100 VIES » | BENIN - “L’enquête de l’OIT est une base de savoirs sur la filière de l’anacarde”

L’OIT soutient les efforts entrepris par les producteurs béninois pour relancer la filière de l’anacarde face à la concurrence internationale.

Feature | Benin | 05 November 2019
Credit photos: koaci.com
COTONOU – L’anacarde, encore appelé « noix de cajou », est un fruit sec très apprécié dans le monde entier, servi notamment à l’apéritif. Il est le fruit de l’anacardier, un arbre très répandu notamment en Afrique de l’Ouest et au Bénin.

Cependant, le secteur béninois de l’anacarde a du mal à faire face à la concurrence d’autres pays. D’où la nécessité de procéder à une évaluation de la filière afin d’identifier les pistes nécessaires permettant de la renforcer.

« L’une des missions de l’OIT consiste à fournir un appui technique aux gouvernements, aux employeurs et aux travailleurs afin d’améliorer telle ou telle situation. C’est le cas au Bénin où l’OIT a réalisé une enquête récente sur le secteur de l’anacarde afin de dresser un “état des lieux” et d’analyser comment le secteur pourrait être renforcé », explique Haidara Dramane, Directeur-Pays du BIT pour six pays de l’Afrique de l’Ouest dont le Bénin.
« Cette action est menée dans le cadre plus large du programme ETE 2 Bénin, qui vise à renforcer l’impact du commerce international dans le pays », poursuit-il.

L’intervention de l’OIT a lieu à travers le programme TRAVERA qui vise notamment à aider les entreprises des pays en voie de développement, surtout les PME, à intégrer les chaines de valeurs d’exportation.

Il s’agit aussi d'aider le Bénin à améliorer les possibilités d'emplois qui découlent des politiques commerciales par un appui technique au développement des compétences professionnelles et à celui des chaines de valeur dans le secteur de l'anacarde.

Combler les insuffisances

« Ce programme vient combler des insuffisances et l’enquête réalisée par l’OIT est remarquable. Elle montre combien on peut réduire le chômage et promouvoir le travail décent pour les femmes et les hommes en activant chaque maillon de la chaîne d’approvisionnement », souligne Aténi Atchade, président de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde du Bénin.

« Quand on n’est pas conscient de l’existence de tel ou tel problème, il est impossible de le résoudre et l’enquête de l’OIT est pour nous une base de savoirs », ajoute-t-il.

Cette enquête a couvert tout le bassin anacardier du Bénin, soit 25 communes sur les 77 que compte le pays et a permis de faire le diagnostic exhaustif du secteur de l’anacarde au Bénin, deuxième filière prioritaire dans la Stratégie nationale de développement et deuxième secteur pourvoyeur de devises à l’économie béninoise.

L’enquête a notamment mis en évidence la nécessité d’accomplir des efforts pour accroître la qualité des produits, de mieux former les travailleurs et de renforcer les capacités pour se mettre aux normes et standards internationaux. Elle attire également l’attention sur les difficultés d’accès aux financements.

Une enquête pertinente

Lors de la présentation officielle de l’enquête à Cotonou en présence des ministres concernés et des représentants des employeurs et des travailleurs, les acteurs de la filière ont jugé pertinents les résultats de l'enquête TRAVERA, complétée par une autre enquête dite STED qui a permis de faire une analyse approfondie de l’environnement des entreprises.

Les différents partenaires de la filière perçoivent désormais plus clairement les efforts qu'ils devront consentir pour améliorer la performance des entreprises ainsi que des acteurs directs et indirects de la chaine de valeur d'exportation pour parvenir à créer des emplois de qualité.

La contrainte relative au manque de financement adapté aux besoins de la chaine de valeur anacarde a beaucoup intéressé les participants, qui ont souhaité agir dans ce domaine crucial.
Une règlementation du travail adaptée au secteur agricole a également fait l'objet de discussions.

Les acteurs du secteur ont aussi décidé d’offrir à leurs membres des services plus attractifs afin de les amener à mieux adhérer aux organisations professionnelles, notamment les coopératives villageoises.

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