« 100 Ans – 100 Vies » | ALGERIE - “J’ai beaucoup appris dans la gestion et j’ai pu mettre en valeur ma production de tapis traditionnels”

Un projet de l’OIT en Algérie visant à la création d’entreprises et d’emplois a permis à de jeunes Algériens et Algériennes de développer leur activité dans des secteurs porteurs comme l’artisanat traditionnel mais aussi le tourisme et le traitement des déchets,

Feature | Algérie | 09 October 2019
ALGER – L’Algérie est un pays qui possède une population jeune. 70 pour cent des Algériens ont moins de 30 ans, Dans ce contexte, le problème de l’intégration des jeunes dans la vie professionnelle constitue une priorité pour le pays.

Cela a conduit le bureau de l’OIT à Alger à développer plusieurs programmes visant à faire avancer l’Algérie vers le travail décent tout en contribuant à atteindre les Objectifs de développement durable de l’ONU.

C’est notamment le cas du projet A’amal qui, en partenariat avec l’Agence de développement social (ADS), le gouvernement et les partenaires sociaux, se concentre sur les provinces d’Annaba et de Kenchela, L’idée est de développer les possibilités d’emploi et d’intégration professionnelle des jeunes notamment via la création de petites entreprises.

Le projet se fonde sur des études réalisées par le Centre de recherche en économie appliquée pour le développement (CREAD). Elles ont permis de mettre en lumière des secteurs porteurs d’emplois ainsi que de définir différents profils de jeunes à la recherche d’un emploi.

Les personnes concernées par le projet ont ainsi pu bénéficier de la formation GERME de l’OIT qui leur a permis d’accéder à des connaissances de base sur la création et la gestion d’une entreprise.

Par exemple, dans la région de Khenchela, c’est le développement de la fabrication de tapis traditionnels qui a été identifiée avec la mise en place d’un groupe de personnes qui ont pu bénéficier non seulement de la formation GERME mais aussi de cours enseignant les techniques ancestrales menacées de disparition et comment créer de nouveaux designs de tapis en utilisant des techniques de pointe.

Djamila, une jeune femme âgée de 33 ans, est l’une de celles qui a pu bénéficier de cette formation spécifique. « J’ai beaucoup appris en matière de gestion et j’ai pu participer à des expositions qui m’ont permis de mettre en valeur ma production, » explique-t-elle.

Sa voisine Khadr insiste, elle, sur l’avancée qu’elle a pu faire dans son projet professionnel : « Cela fait 25 ans que je fais des tapis traditionnels et, même si je n’ai pas fait d’études supérieures, la formation ne m’a pas posé de difficultés », se réjouit-t-elle.

Savoir-faire ancestral et modernité

L’objectif est désormais de pouvoir vendre ces tapis sur le marché international en mettant en avant leur caractère traditionnel et d’accompagner les femmes ayant décidé de créer leur propre entreprise. Des liens ont également été noués avec la Chambre des Métiers pour aboutir à un label spécifique destiné aux tapis de la région.

A Seraidi, dans la région d’Annaba, Walid Mohamed Benotmane a supervisé un projet sur un autre secteur, celui des loisirs, de l’éco-tourisme et des sports de plein air.
« Nous nous occupons à présent de la formation de 100 jeunes dans des métiers comme guide de montagne, exploitant d’équipements de loisirs ou encore de guide de promenade en mer. Déjà, quatre entreprises ont vu le jour qui ont permis la création de 60 emplois », nous dit-il.

Du chômage à l’apiculture

Sa collègue Nadjet Briki a supervisé, elle, un secteur visant à intégrer les femmes rurales dans la région d’Annaba. « Nous avons ciblé particulièrement les femmes jusqu’à trente ans qui n’avaient pas les moyens de s’offrir une formation ailleurs. », précise-t-elle.

Agée de 21 ans, Romaissa a ainsi pu devenir apicultrice après une formation par un apiculteur professionnel assurée par le projet. Le secteur des abeilles n’a désormais plus aucun secret pour elle. D’autres personnes ont suivi des formations dans le domaine de l’élevage de lapins.

Le projet a par ailleurs permis de renforcer les liens entre les différentes institutions et la société civile en identifiant les synergies dans différents domaines. Ce fut par exemple le cas pour la création d’entreprises dans le domaine du tri sélectif des déchets.

Déjà plus de 500 personnes ont bénéficié du projet de l’OIT permettant la création de 76 entreprises et de plus de 700 emplois.

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