« 100 Ans – 100 Vies » | AFRIQUE DU SUD - “Maintenant je touche un salaire tous les mois plutôt que de dépendre de l’aide sociale”

Le Programme étendu de travaux publics soutenu par l’OIT permet d’offrir des possibilités d’emplois à de nombreux chômeurs de longue durée dans la province du Nord du Cap.

Feature | South Africa | 16 July 2019
KURUMAN – L’Afrique du Sud est un pays qui possède des ressources abondantes. Toutefois, le chômage y est encore très élevé ce qui accentue les inégalités.

Le Programme étendu de travaux publics – qui bénéficie du soutien technique de l’OIT – est une initiative nationale mise en œuvre par le gouvernement afin d’atteindre un certain nombre d’objectifs socio-économiques comme la baisse du chômage et la création d’un environnement favorable au développement des entreprises. Il s’agit notamment de fournir de l’aide sociale via le travail temporaire pour les demandeurs d’emploi.

Kuruman, dans la province du Nord du Cap, est un vaste territoire possédant des ressources et des infrastructures limitées et où le taux de chômage est élevé. Le Programme étendu de travaux publics a mis en place un projet innovant de modernisation des routes qui utilise des briques.

« Ce projet a débuté alors que nous tentions de paver les routes du secteur », explique Nomatyala Ellen Modise, directrice locale du département sud-africain des routes et des transports.

« Nous ne trouvions pas les briques dont nous avions besoin et, de ce fait, nous avons décidé de construire une briqueterie dans le cadre du Programme étendu de travaux publics. Près de 80 pour cent de nos routes sont en gravier. Nous avons décidé qu’il nous fallait fabriquer les briques nous-mêmes pour améliorer les routes, créer des emplois et donner des compétences pour l’avenir à la population locale », ajoute-t-elle.

Des emplois et des compétences au niveau local

On peut soit acheter des pavés de béton chez un fournisseur soit les fabriquer près du chantier. La fabrication de briques de béton dans des zones où le chômage est élevé et l’utilisation de méthodes à haute intensité de main d’œuvre permettent de générer des revenus pour les participants et changer ainsi leur existence. En effet, ils peuvent également acquérir des compétences qui peuvent multiplier leurs chances d’obtenir un emploi à l’avenir.

« Jusqu’ici, je vivais de l’aide sociale. Maintenant, je travaille pour le Programme étendu de travaux publics. Je suis ravie. Désormais, je reçois un salaire tous les mois et je suis une femme indépendante », déclare Boitumelo Tamose, une jeune femme qui travaille à la briqueterie.

« C’est mon premier travail depuis que j’ai quitté l’école. C’est la première fois aussi que je travaille avec des machines donc j’ai acquis également une certaine expérience. Si je vois qu’un travail similaire est disponible dans l’avenir, je pourrai toujours postuler et peut-être l’obtenir », ajoute Nkosiinathi Khulule, une autre participante.

Les programmes mis en place par le gouvernement ne sont pas supposés offrir des services qui peuvent être assurés par le secteur privé. Toutefois, dans certains cas, cela peut aussi permettre de donner des compétences aux participants dans le domaine des affaires. Ainsi, lorsqu’ils quitteront le programme, ils pourront créer leur propre entreprise ou encore une coopérative.

Promouvoir l’entreprenariat

« Je dois travailler dur pour mes enfants. Un jour, je vais acheter ma propre machine et faire des briques chez moi », affirme Naomi Mokgothu, une autre femme employée à la briqueterie.
Ces personnes qui travaillent actuellement au sein du programme seront d’ailleurs encouragées à créer des coopératives ou de petites entreprises. Elles recevront des formations en gestion d’entreprises et en mentorat », explique Gamelihle Sibanda, conseiller technique principal de l’OIT pour ce programme.

« L’OIT a récemment formé 27 formateurs dans le pays, y compris dans la province du Nord du cap. Il s’agit de faire que ces formateurs puissent former à leur tour des entrepreneurs, des membres de coopératives et d’autres personnes qui ont besoin de formation aux affaires et au mentorat », conclut-il.

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