« 100 Ans – 100 Vies » | ETHIOPIA - “La formation m’a permis de comprendre l’importance du travail en équipe, essentiel pour améliorer la productivité”

Un projet de l’OIT a contribué au développement en Ethiopie d’un secteur du textile et du vêtement socialement durable grâce à l’amélioration des relations sociales, de la productivité, des salaires et des conditions de travail.

Feature | Ethiopia | 29 August 2019
ADDIS ABEBA - Le secteur du textile et du vêtement en Ethiopie qui se développe actuellement constitue une composante essentielle du secteur manufacturier du pays en attirant des investisseurs étrangers et en créant des emplois. Si elle est bien administrée et managée, cette industrie peut être le moteur de l’industrialisation du pays dans son ensemble et contribuer ainsi à la réduction de la pauvreté.

Cependant, l’industrie textile éthiopienne doit faire face à des défis multiples, notamment en ce qui concerne la productivité, les conditions de travail, les relations entre patronat et syndicats et de conformité aux standards sociaux.

Pour répondre à ces différents challenges, l’OIT a lancé un projet innovant mis en œuvre actuellement dans les régions de l’Oromia, du Tigré et de celle des nations, nationalités et peuples du Sud. Il est appliqué à la fois au niveau national, régional et dans chaque entreprise.

Au niveau de l’entreprise, le projet renforce les capacités des employeurs et des travailleurs ainsi que de leurs représentants afin de construire un dialogue social permettant d’aboutir à une industrie éthiopienne du textile et du vêtement socialement responsable. Le projet a notamment procuré des formations sur 12 thèmes différents liés au travail décent dans ce secteur dans 13 usines.

Droits et devoirs

Ainsi, les entreprises ont constaté que grâce à la mise en place de procédures de contestations, les plaintes avaient été analysées et traitées à la fois par des représentants des employeurs et des travailleurs. Elles ont également indiqué que la plupart des travailleurs avaient pu prendre conscience de leurs droits et devoirs et que de nombreux cadres et ouvriers avaient bien profité des formations non-techniques qui avaient amélioré la gestion du temps, les questions financières ainsi que le développement personnel.

Sara Bayssa est une jeune femme âgée de 23 ans qui travaille comme contremaître dans une usine appelée Ayka. Elle est employée par cette société depuis presque cinq ans. Elle a commencé en tant qu’opératrice avant d’être promue contremaître en raison de ses compétences et de la qualité de son travail.
« Lorsque j’ai débuté mes nouvelles fonctions, j’ai réalisé qu’être contremaître est un métier difficile. En effet, il faut non seulement bien maîtriser les outils techniques, mais il faut également savoir manager des ouvriers qui sont très différents les uns des autres et qu’il est parfois difficile de comprendre », explique-t-elle.
Cependant, la formation qu’elle a suivie lui a permis d’améliorer sa façon de diriger ses employés.

Savoir écouter son équipe

« En tant que contremaître, j’ai suivi des formations pour améliorer la productivité ainsi que la gestion des ressources humaines. Je vois cette formation comme un moyen d’acquérir les compétences supplémentaires dont j’ai besoin. La formation m’a permis de comprendre l’importance du travail en équipe qui est essentiel pour améliorer la productivité dans mon usine. A présent, je suis consciente de l’importance de la communication et de savoir écouter les membres de mon équipe, non seulement pour les motiver, mais aussi pour atteindre les objectifs de production et traiter les problèmes de qualité », ajoute-t-elle.

Le projet couvre également le secteur de la santé et sécurité au travail. Il s’agit d’aider à réduire le nombre d’accidents du travail dans les 13 usines.
De plus, le programme procure un soutien à l’établissement et au renforcement des syndicats au sein des usines. Il a également facilité la mise en place de comités de femmes chargés de développer la participation de ces dernières dans les structures de direction des syndicats et des accords sociaux.

Alemnesh Assefa travaille à l’usine GMM depuis sept ans. Elle a commencé comme apprentie. Au bout de trois semaines de formation, elle a été promue aux machines à coudre. Après trois années de service, elle est devenue contremaître. Mais elle fait également partie du syndicat de l’usine GMM, fondé un an auparavant.

« Depuis que je suis à la tête du syndicat, je commence à recevoir des formations. Les dernières séances concernant des thèmes non-techniques et sur l’égalité entre les genres ont complétement bouleversé ma perception de mon travail et de ma vie en général. Ces sessions de formation ont duré trois jours mais je sens qu’ils vont me marquer pour toujours », nous dit-elle.

En 2017, le projet avait mis en place 143 activités différentes impliquant plus de 2500 travailleurs et cadres ainsi que des représentants du gouvernement et des organisations de travailleurs et d’employeurs.

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