« 100 Ans – 100 Vies » | AFRIQUE DU SUD - “Sans le prix de l’OIT, je n’aurais pas conçu un modèle d’entreprise aussi efficace”

Comment un jeune entrepreneur sud-africain a donné un coup d’accélérateur à son entreprise en participant à un concours organisé par l’OIT.

Feature | Afrique du Sud | 15 August 2019
BLOEMFONTAIN - Quand Tebang Motaung, un jeune Sud-africain de 26 ans, a assisté à un mariage il y a quelques années, il ne savait pas encore qu’il allait devenir chef d’entreprise.

« J’ai été simplement étonné quand j’ai vu les invités se passer des serviettes autour du buffet. J’ai pensé aux nombreux germes et bactéries qui se transmettaient d’un invité à l’autre », raconte-t-il.

Motaung a alors entamé une réflexion sur les moyens d’éviter ces situations peu hygiéniques. Il travaillait alors comme agent de la circulation mais ne gagnait pas ce qu’il estimait nécessaire pour fonder une famille.

Il a donc cherché un produit qui conviendrait à une vaste communauté d’utilisateurs, en particulier dans les milieux où le respect des mesures d’hygiène est un véritable défi. C’est à ce moment-là qu’il a décidé de développer le stérilisateur Tamikk Vadoek.

Le produit est pulvérisé directement sur du tissu et détruit efficacement les 400 millions de bactéries que l’on trouve habituellement dans une maison. Il élimine aussi les microbes sur les mains des utilisateurs de serviettes, réduisant la transmission des germes récoltés en manipulant la nourriture.

Créer des emplois

Après avoir lancé son entreprise, il a pu créer neuf emplois concernant la fabrication, l’emballage et la distribution du stérilisateur. Mais en dépit du bon démarrage de l’affaire, il manquait encore de confiance en lui.

« Quand j’ai entendu parler pour la première fois en 2013 du Concours EnterPRIZE Challenge Business, je me demandais encore si mon idée de produire le stérilisateur Tamikk Vadoek valait la peine d’être présentée », explique-t-il.

Quelques jours plus tard, il écoutait la radio quand il a entendu une interview annonçant le concours. Il a décidé de soumettre son idée pour avis – aux côtés de 548 autres candidats.

Il a été surpris d’apprendre qu’il figurait sur la liste restreinte, et plus encore, en découvrant qu’il avait remporté le premier prix dans la catégorie « Jeunes pousses ».

Un coup d’accélérateur

Ce prix et l’assistance technique ont donné un coup d’accélérateur à ses affaires. En 2014, il a signé un contrat avec le département du Développement social de l’Etat-libre pour fournir quatre aérosols par semaine à chacune des 4590 crèches de la province enregistrées dans sa base de données. Dans l’intervalle, sa production est passée de 1300 vaporisateurs par an au nombre impressionnant de 60 000 exemplaires.

En permanence, il emploie 15 personnes toutes âgées de moins de 33 ans, pour assurer le service client, les livraisons et les ventes à la clientèle. Il a aussi transféré ses activités de Bloemfontein vers la ville de Reitz, au Nord de l’Etat-libre, plus près du laboratoire qui produit la solution et peut conditionner de plus gros volumes de produit. Cela réduit les coûts de transport qui, sinon, devraient être répercutés sur le consommateur.

Le plan consiste maintenant à mettre en place un site de fabrication et de conditionnement à Bloemfontein et Motaung est en cours de discussion pour trouver le financement nécessaire pour mener son projet à bien.

« Je me considère comme un “entrepreneur en série”. J’espère pouvoir créer une série d’entreprises à succès qui seront gérées par d’autres membres de mon équipe », explique-t-il.

M. Motaung estime que le concours de l’OIT l’a obligé à clarifier la façon dont il voulait développer ses affaires et créer plus d’emplois formels.

« Sans ce prix, je n’aurais pas conçu un modèle d’entreprise aussi efficace », souligne-t-il.

Le Challenge enterPRIZE de création d’emplois dans l’Etat-libre a été lancé en 2013 pour aider les jeunes entrepreneurs sud-africains à saisir les opportunités commerciales inexploitées ou sous-exploitées.

« Ils ont été invités à sortir des sentiers battus et à faire preuve d’innovation », déclare Jens Dyring Christensen, de l’OIT. Alors que de nombreux jeunes sud-africains n’ont ni emploi, ni éducation, ni formation, le Challenge enterPRIZE est un moyen prometteur de faire face aux impératifs de développement de l’entrepreneuriat et de l’emploi dans le pays», ajoute-t-il.

La compétition est parrainée par de grandes entreprises, ainsi que par des associations commerciales locales, des chambres de commerce et des universités.





 

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