Dialogue Social pour la Formalisation et l'Employabilité dans le Voisinage méridional

Première réunion régionale du Projet SOLIFEM

Actualité | 5 décembre 2022
L’Organisation internationale du Travail (OIT) a organisé, les 28 et 29 novembre derniers la Première réunion régionale du Projet Dialogue social pour la formalisation et l'employabilité dans la région du voisinage méridional SOLIFEM. Cet événement, qui s’est déroulé à l'Hôtel El-Djazair, à Alger, s’est tenu en partenariat avec le Ministère Algérien du Travail, de l’Emploi, et de la Sécurité sociale, et a vu la participation de nombreuses personnalités de haut niveau et de délégations de nombreux pays.


L’Organisation internationale du Travail (OIT) a organisé, les 28 et 29 novembre 2022, en partenariat avec le Ministère Algérien du Travail, de l’Emploi, et de la Sécurité Sociale, la Première réunion régionale du projet SOLIFEM - à l'hôtel El-Djazair, Alger. Le projet SOLIFEM : Dialogue Social pour la Formalisation et l'Employabilité dans le Voisinage méridional est un projet régional d’une durée de 3 ans, mis en œuvre par l'Organisation internationale du Travail et co-financé par la Commission européenne, dans quatre pays : l’Algérie, l’Egypte, le Liban et les Territoires Palestiniens Occupés (OPT).

Le Gouvernement Algérien, premier des quatre pays à s'être engagé dans le projet SOLIFEM, dont Monsieur Youcef CHERFA, Ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale a salué les délégations de l’Égypte, du Liban et des Territoires palestiniens occupés (TPO) participant à cette réunion de deux jours pour échanger autour des expériences entre les mandants de la région et élaborer des conclusions pratiques pour informer les politiques et les actions de réformes qui peuvent être adoptées dans les quatre pays/territoires.

Lors de la séance d'ouverture, Monsieur CHERFA et Madame Rania BIKHAZI, Directrice du Bureau de l’OIT pour l’Algérie, la Libye, la Mauritanie, le Maroc et la Tunisie, ont été rejoints par Monsieur Yacine MERABI, Ministre de l'Enseignement et de la Formation professionnels, par Monsieur Yacine EL MAHDI OUALID, Ministre de l'Economie de la connaissance, des Start-up et des Micro-entreprises, ainsi que par Monsieur le Professeur Sidi Mohammed BOUCHENAK KHELLADI, Président du Conseil National économique, Social et Environnemental (CNESE). De même, afin de compléter la représentation tripartite, les partenaires sociaux étaient présents à cette conférence régionale, avec Madame Saida NEGHZA, présidente de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), représentant les organisations des employeurs de la région, tandis que Monsieur Salim LABATCHA, secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et vice-président de la Confédération syndicale arabe, représentant les travailleurs de la région. L'ambassadeur de la délégation de l'Union européenne, Monsieur Thomas ECKERT, s'est également joint à la séance d'ouverture et a souligné la focalisation opportune du projet SOLIFEM sur l'économie informelle en Algérie et dans la région. Le Coordonnateur Résident des Nations Unies pour l'Algérie, Monsieur Alejandro ALVAREZ a aussi montré son soutien à cette importante initiative de l'OIT. Les ambassadeurs norvégien et palestinien étaient également présents.

L'ouverture a été suivie d'une série de riches échanges entre les partenaires tripartites de l'OIT de la région lors de discussions qui ont mis en lumière les réalisations du projet SOLIFEM dans la phase de démarrage, les perspectives des travailleurs et des employeurs sur la transition vers la formalité, l'importance de renforcement des systèmes de compétences pour garantir qu'ils soient accessibles aux jeunes et aux femmes de l'économie informelle, ainsi que les meilleures pratiques en matière de lutte contre l’informalité en dehors du monde arabe, comme en Argentine, au Cap-Vert et en Grèce.

Le premier jour de la réunion a représenté une occasion importante pour les pays participants pour partager leurs expériences et apprendre les uns des autres. Les discussions ont démontré l'importance d'adapter les stratégies de formalisation au contexte national et à la dynamique de chaque pays, conformément à la recommandation 204 de l'OIT sur la transition de l’économie informelle vers l’économie formelle. Un autre point clé était l'importance pour les gouvernements de prendre des mesures politiques pour préserver et protéger le secteur privé, afin de réduire la transition des entreprises et des emplois formels à l’informalité. De leur côté, les employeurs ont souligné l'importance de réduire la bureaucratie et de renforcer les mesures de soutien aux entreprises. Les travailleurs, eux, ont indiqué l’importance pour les jeunes de s’organiser en syndicats pour faire en sorte qu’ils soient inscrits aux systèmes de protection sociale et qu'ils puissent emprunter la voie vers un travail décent.

Au cours de la deuxième journée, les participants ont discuté des initiatives politiques existantes en matière de formalisation et des opportunités du projet SOLIFEM. De même, les mandants de l'OIT dans la région ont réitéré que le dialogue social bipartite et tripartite peut contribuer au processus de formalisation. Des représentants de jeunes entrepreneurs et de femmes ont également partagé leurs points de vue et leurs attentes.

Dans leurs conclusions, les délégations des pays participants ont réaffirmé la pertinence et l'opportunité du projet SOLIFEM tout en admettant que la question de l'économie informelle est un défi commun et importante dans la région et que son étendue a été exacerbée en raison des crises économiques successives et continues. Elles ont également souligné que des stratégies nationales de formalisation, adaptées aux contextes nationaux des pays sont une condition essentielle à la réduction de l'informalité, conformément à la recommandation n° 204 de l'OIT sur la transition vers l'économie formelle. Entre autres conclusions clés, les participants ont mis l’accent sur le rôle que le dialogue social institutionalisé, dans toutes ses formes, pourrait jouer dans le développement de ces stratégies, d’une part, et, d’autre part, l’importance d'un environnement propice pour que les employeurs et les travailleurs puissent y exercer le droit de s'organiser, de négocier collectivement et de participer au dialogue social pour la formalisation.

Le Projet SOLIFEM en bref :

Le projet Dialogue Social pour la Formalisation et l'Employabilité dans le Voisinage méridional (SOLIFEM) est un projet régional d’une durée de 3 ans, mis en oeuvre par l'Organisation internationale du Travail, et co-financé par la #Commission #européenne. Le but du projet est d'accompagner la transition de l'économie #informelle vers l'économie #formelle à travers le dialogue social tripartite dans les pays du voisinage méridional du monde arabe, avec un accent particulier sur l'Algérie, l'Égypte, le Liban et les Territoires Palestiniens Occupés (OPT). Le projet poursuivra cet objectif en renforçant la capacité des mandants tripartites de l'OIT (travailleurs, employeurs + gouvernements) à agir, par le biais du dialogue social, sur deux fronts - premièrement, l'élaboration de stratégies intégrées sur la #formalisation et deuxièmement, le développement de systèmes de formation et de reconnaissance des #compétences, avec un accent particulier sur les femmes et les jeunes de l'économie informelle.